Un paysage karstique

Une île de pierre

Le Causse du Larzac est le plus méridional et le plus vaste des grands causses (environ 1 000 km²). A une altitude variant de 600 à 900 m, il domine largement les hautes garrigues languedociennes au sud, les causses de Roqueredonde et de Saint-Affrique à l’ouest, les vallées du Tarn et de la Dourbie au Nord et au Nord-Est, de la Virenque et de la Vis à l’Est. A l’Ouest, il est éventré par les deux coupures de la Sorgue et du Cernon.

Le terme de plateau convient mal à ce bastion calcaire au relief fortement modelé, coupé de failles et de dépressions. Ses paysages sauvages en apparence, ont été largement modelés par l’homme : épierrés à la main, clôturés de murets pour isoler un jardin ou parquer le troupeau, ponctué de cazelles et de jasses, abreuvé par des lavognes.

Les hautes terres

Les hautes terres sont le domaine du modelé karstique qui revêt différentes formes selon la nature de la roche.

• Sur les sols calcaires se succèdent, sur de vastes étendues, des « serres » (croupes) et des « sotchs » (dolines) – petites cuvettes dont le fond est tapissé d’argiles propices aux cultures.

• Sur sols dolomitiques (dolomie = roche calcaire souvent grise et caverneuse, riche en magnésium) apparaissent de surprenants paysages minéraux à l’allure de ruines étrangement sculptées par l’érosion.

• Des zones appelées « Ségalas » (pays du seigle) se développent sur calcaire à chailles et silex. On découvre alors des paysages à l’allure des bocages du Sud Ouest contrastant fortement avec les étendues calcaires et dolomitiques avoisinantes.

• Sur une partie des hautes terres du Larzac on découvre d’immenses étendues silencieuses occupées par une végétation rase d’où émerge la roche. Cependant les zones boisées ne sont pas inexistantes : ici taillis de chêne pubescent, là des pinèdes, ailleurs des bosquets de hêtres.

 

Bien qu’elles s’étendent à nouveau, les surfaces cultivées sur le causse étaient autrefois bien plus étendues. Un simple regard sur les champs abandonnés signalés par des amas de cailloux -« les clapas »- rassemblés au centre des parcelles ou le long de leurs limites permet de mesurer l’ampleur de l’épierrement pratiqué. Les terres ainsi dégagées furent très tôt cultivées. Quand aux pierres les plus utiles, elles ont procuré aux caussenards l’élément de construction de leurs demeures.

Notes : Extraits des plaquettes « Promenades sur le Larzac aveyronnais » (texte de Nicole Andrieu), et de « La flore du Larzac » de Christian Bernard et Jean-Michel Dreuillaux, éditées par l’Ecomusée du Larzac , disponible auprès de l’APAL. Photographies de cette page : © Escappade.com

 





2018-01-28T18:32:07+00:00